Comment gérer les pics de croissance chez bébé ?
Le bébé est exclusivement nourri au sein ou au biberon de sa naissance à ses 6 mois environ. Il découvre ensuite d’autres saveurs et aliments, au moment de la diversification alimentaire. Adaptée à son âge et à ses étapes de développement, cette alimentation permet à l’enfant de grandir rapidement et de manière régulière. Mais sa croissance n’est pas forcément linéaire, et la première année de vie de bébé est souvent marquée par des « pics de croissance ». Ses besoins nutritionnels augmentent, il mange plus souvent et plus longtemps, et devient parfois irritable.
Alors comment se manifeste un pic de croissance chez le bébé ? À quel âge ses besoins en nourriture peuvent-ils augmenter ? Et quelle est la durée du pic de croissance ?
La croissance du bébé et son alimentation
Se nourrissant exclusivement de lait pendant ses premiers mois de vie (au sein ou au biberon), le nourrisson reçoit tous les nutriments nécessaires à sa croissance et à son développement. À partir de 4 mois, il peut commencer à manger certains aliments solides. Le nourrisson prend environ 30 grammes par jour pendant ses 2 premiers mois, et autour de 450 grammes par mois ensuite.
Les avantages de l’allaitement maternel
Pratique et économique, l’allaitement maternel offre de nombreux bienfaits à l’enfant et à sa mère. Vitamines et minéraux, protéines non allergènes, sucres et gras, acides gras essentiels, anticorps et molécules antimicrobiennes, hormones et facteurs de croissance… Le lait maternel contient de nombreux composants naturels, qui évoluent et s’adaptent progressivement aux besoins du nourrisson. Le rythme et la durée des tétées peuvent aussi varier pendant la journée ou au cours des semaines qui passent, pour répondre parfaitement aux besoins de bébé. L'allaitement favorise également la perte de poids chez la maman, et réduit le risque d’apparition de certaines maladies (diabète de type 2, cancer du sein ou de l’ovaire, ostéoporose).
L’allaitement maternel peut durer quelques semaines ou quelques mois (l’OMS recommande d’allaiter bébé jusqu’à ses 6 mois). Il peut être mixte (complété avec des biberons) ou exclusif (l’enfant n’est nourri qu’au sein). Plus il est long et exclusif, plus ses bienfaits augmentent. Pendant les 6 premiers mois de l’enfant, il suffit à couvrir presque tous ses besoins (il faut simplement lui donner de la vitamine D et de la vitamine K). À partir de ses 6 mois, des aliments solides doivent aussi être introduits dans son alimentation, en complément du lait maternel. C’est ce que l’on appelle la diversification alimentaire. Cette étape est indispensable à la croissance et au bon développement de l’enfant.
Parfois difficile à mettre en place, l’allaitement peut aussi engendrer certaines complications : des douleurs et des crevasses au niveau des mamelons, un engorgement des seins, une lymphangite du sein (inflammation des vaisseaux lymphatiques). Il arrive également que la femme qui allaite ne produise pas assez de lait, ou que la jeune maman ne souhaite simplement pas allaiter. Le nourrisson est alors nourri au biberon.
L’alimentation au biberon
Destinés aux bébés et aux jeunes enfants, les laits infantiles sont des substituts du lait maternel, à base de lait de vache. Contrôlés et réglementés, ces laits industriels répondent à des cahiers des charges très précis. Leur composition est spécialement adaptée aux besoins du nourrisson et du bébé, selon son âge (ils contiennent de la vitamine K, et seul un ajout en vitamine D est nécessaire). Indiquée sur le contenant, la quantité de lait approximative à donner à l’enfant est aussi confirmée par le médecin.
Ces préparations sont disponibles en pharmacie et en grande surface, et se déclinent ainsi en plusieurs catégories : le lait 1 ou « lait premier âge » est adapté aux besoins de l’enfant de sa naissance à ses 6 mois. Le lait 2 ou « lait de suite » est ensuite donné jusqu’à ses 10 / 12 mois, et le lait 3 ou « lait de croissance » jusqu’à ses 3 ans. Avec des formules spéciales, certains laits sont spécifiquement destinés aux enfants qui régurgitent ou qui présentent une allergie au lait de vache. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre médecin ou de votre pharmacien.
Bien choisir la tétine du biberon est aussi important : si le trou est trop large, l’enfant a tendance à engloutir son biberon. Un petit trou l’oblige à tirer sur la tétine, à stimuler son oralité et à satisfaire son besoin de succion.
Qu’est-ce qu’un « pic de croissance » chez le bébé ?
La croissance du nourrisson et du bébé suit une courbe ascendante et régulière. Mais il arrive parfois que ses besoins nutritionnels augmentent de manière épisodique et isolée : l’enfant mange alors plus souvent, pleure ou dort beaucoup, et paraît insatiable. Ce sont les fameux « pics de croissance » chez le bébé.
Des besoins qui augmentent, de manière épisodique
La première année de vie de bébé est celle pendant laquelle sa croissance est la plus rapide et la plus importante. Son poids de naissance est généralement doublé à 5 mois, et triplé à 1 an. Sa courbe de croissance est linéaire et régulière : au fur et à mesure des mois qui passent, la quantité de lait (puis de nourriture) qu’il ingère augmente progressivement.
Mais même si sa croissance semble bien rythmée et parfaitement linéaire, il arrive que le bébé présente d’un coup d’importants besoins en calcium ou en d’autres nutriments. Il peut alors devenir plus glouton ou irritable, se mettre à pleurer sans raison pendant plusieurs jours ou se réveiller la nuit : il manifeste en réalité sa faim ! Pour désigner ce phénomène normal, courant et sans gravité chez le bébé, on parle souvent de « pic de croissance », de « poussée de croissance » ou de « jour de pointe ».
À quel âge ?
Ces besoins intenses en nutriments sont souvent liés à une phase de développement chez l’enfant, ou au franchissement de certaines étapes dans la vie du bébé : les premiers sourires, la découverte de la position assise, l’apparition des premières dents ou l’acquisition de la marche… Parfois, c’est un changement important dans la vie du bébé qui déclenche ces « poussées de croissance » : un déménagement ou un départ en vacances, un événement particulièrement marquant ou une maladie, les premiers jours chez une nounou ou à la crèche, la rencontre avec d’autres enfants…
On entend souvent que les pics de croissance du bébé se manifestent selon le calendrier des 3 / 6 / 9 : à 3, 6 et 9 semaines, puis à 3, 6 et 9 mois. Mais chaque bébé est différent, et ces chiffres ne restent que de simples indicateurs. Les premiers pics de croissance se produisent généralement entre 7 et 10 jours après sa naissance, mais peuvent aussi arriver chez le bébé d'1 semaine, de 2 mois ou de 12 mois ! Mais quand s’arrête le pic de croissance ? La poussée ne dure généralement qu’un à deux jours (parfois 3 jours) : l’enfant retrouve ensuite son appétit habituel et un comportement « normal ».
Des tétées plus fréquentes et plus longues
Lorsque le bébé est nourri au biberon, les pics de croissance sont généralement moins marqués et moins compliqués à gérer. L’enfant montre des signes de faim, alors qu’il vient de finir son biberon : il pleure, il s’agite et ouvre grand la bouche lorsque le biberon s’approche. Il suffit alors de lui donner à nouveau à manger pour le calmer (une petite quantité de lait supplémentaire). Les doses des biberons suivants peuvent aussi être augmentées, pour anticiper l’agitation du bébé et ses nouveaux besoins nutritionnels.
En cas d’allaitement maternel, les pics de croissance peuvent être plus éprouvants. L’enfant n’est pas rassasié et sa mère doit l’allaiter beaucoup plus souvent. Les tétées sont aussi plus longues et souvent anarchiques, surtout en fin de journée et en soirée. La femme qui allaite a parfois l’impression que son enfant est continuellement au sein. On parle aussi de tétées groupées. Les seins peuvent avoir du mal à s’adapter à ces nombreuses et longues tétées : la mère peut souffrir de douleurs aux mamelons ou de crevasses, ou parfois ne pas fournir suffisamment de lait. Il est alors important de connaître et d’adopter les bons gestes pour préserver ses seins.
Comment préserver ses seins pendant les poussées de croissance ?
Au moment du pic de croissance, il faut toujours rester patient, et se rendre disponible pour s’adapter aux besoins du nourrisson, du bébé ou du jeune enfant. Répondre parfaitement à ses demandes permet d’accompagner au mieux son développement, et de subvenir à ses besoins essentiels.
Plusieurs astuces peuvent ensuite être mises en place par la femme qui allaite : faciliter la mise au sein (à l’aide d’une écharpe de portage ou d’un coussin d’allaitement, par exemple), garder son enfant en peau-à-peau, opter pour le cododo… Pour préserver ses seins et éviter les crevasses, il est aussi conseillé de varier les positions d’allaitement, et de ne pas nettoyer trop souvent les mamelons (pour éviter de les assécher). Riche en anti-inflammatoires et contenant des agents anti-infectieux, le lait maternel peut être appliqué sur le mamelon après chaque tétée.
Il est enfin recommandé de se reposer un maximum, et d’adopter une bonne hygiène de vie (boire beaucoup d’eau, avoir une alimentation saine et équilibrée, boire des tisanes pour favoriser la production de lait…). En cas de doutes, vous pouvez toujours demander conseil à votre médecin, à votre sage-femme ou à votre consultante en lactation.
Sources :