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Enfants « zèbres » : s'épanouir sans peine

Publié le 29 mai 2018 — 4 Min de lecture

SOMMAIRE

    Surdoué, précoce, à haut potentiel… Difficile de s’y retrouver parmi tous ces qualificatifs associés aux enfants supérieurement intelligents. Dans son ouvrage L’Enfant surdoué. L’aider à grandir, l’aider à réussir, la psychologue Jeanne Siaud-Facchin a proposé une appellation, qui fédère désormais le plus grand nombre : les « zèbres ». Pourquoi la référence à cet animal ? Parce que c’est un drôle d’animal, justement ! Sauvage, l’homme n’a jamais réussi à le domestiquer. Rayé, son pelage mi-ombre, mi lumière lui permet tour à tour de se dissimuler ou d’apparaître, magnifique, en se distinguant des autres animaux de la savane.

    Les « enfants zèbres » : un don difficile à gérer

    Si ces enfants sont doués d’une intelligence très supérieure à la moyenne – 130 de QI, quand la moyenne se situe à 100 –, cette chance, ce don – souvent génétique –, n’est pas toujours facile à vivre. Il faut arriver à l’apprivoiser et apprendre à l’exploiter. Ce qui ne se fait pas toujours simplement et sans douleur.

    De grands sensibles se cachent derrière les enfants zèbres

    Au-delà du haut potentiel intellectuel (HPI), il faut compter avec un haut potentiel émotionnel (HPE), soit une hypersensibilité parfois compliquée à gérer. Particulièrement intuitifs et lucides, les petits « zèbres » ont un sens exacerbé de la justice, ressentent une forte empathie pour les autres et c’est souvent dès le plus jeune âge qu’ils (se) posent des questions existentielles sur la vie, sur la mort et sur leur environnement au sens large. Cette acuité intellectuelle peut paraître d’autant plus déconcertante qu’elle se trouve souvent en décalage avec ses besoins affectifs ou avec son développement psychomoteur.

    Les enfants zèbres manquent de confiance en eux

    Là est le grand paradoxe. Loin de se sentir supérieurs, les enfants « zèbres » manquent parfois cruellement, de confiance en eux. Différents, ils peuvent se sentir isolés, voire exclus de la classe. Ils se créent alors un mode de défense en se réfugiant sous les traits d’un mauvais élève ou d’un trublion hyperactif et imperméable aux règles de la communauté. Tombant dans un cercle vicieux, ils se trouvent de plus en plus fragilisés et marginalisés. À moins d’être détectés à temps.

    Enfants zèbres : poser le bon diagnostic

    En cas de doute, le mieux est de consulter un professionnel apte à poser le bon diagnostic. Des associations fournissent les coordonnées de psychologues spécialisés, dans toute la France, lesquels disposent d’un panel d’outils allant bien au-delà du « simple » test de QI. Si le haut potentiel intellectuel est avéré, commencez par vous informer et discutez avec votre enfant. Accompagnez-le pour le rassurer. Faites-lui confiance. Et faites-vous confiance.

    Un chiffre sur les enfants zèbres

    2,3%
    C’est la proportion d’enfants intellectuellement précoces (EIP), en France, c’est-à-dire ceux dont le qi est égal ou supérieur à 130 (100 en moyenne).
    Source : www.futura-sciences.com

    3 questions à...

    Jasmine Gage, psychologue*

    Un enfant « zèbre » doit-il forcément rejoindre une classe spécialisée ?

    L’idéal pour eux est d’être intégrés dans une classe traditionnelle, dans une école près de chez eux, tout en étant reconnus comme précoces pour être stimulés intellectuellement et respectés dans leur sensibilité. Mais si l’enfant s’ennuie trop ou se sent mal socialement, les classes spécialisées sont de magnifiques lieux d’accueil et d’apprentissage. C’est à l’enfant de donner son opinion, car chacun est unique.

    Vers quel âge les choses deviennent elles plus faciles ?

    L’adolescence est l’âge le plus sensible pour les enfants « zèbres ». Plus tôt ils seront diagnostiqués, plus vite ils seront accompagnés et tout pourra se normaliser dès le plus jeune âge. Dès qu’ils trouvent leur équilibre, la plupart vont bien et sont très heureux.

    Un conseil pour les parents ?

    S’informer sur le sujet pour bien comprendre leur « zèbre » et pour pouvoir l’accompagner en douceur et en toute harmonie. Les enfants apprennent rapidement. Alors, donnez-leur les bons outils, autonomisez-les, et profitez du privilège d’avoir un enfant hypersensible.


    * Auteur de Accompagner son enfant zèbre, aux éditions Jouvence.

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