Étape particuliêrement importante dans la vie d'un enfant, l'apprentissage de la propreté se fait en général entre 2 et 4 ans. Mais pour devenir propre, l'enfant doit surtout être prêt, physiquement et psychologiquement. Ses parents doivent ensuite l'accompagner avec bienveillance et patience, en respectant son rythme et en lui faisant confiance.
Alors quel est le meilleur âge pour arrêter les couches ? Comment accompagner son enfant dans l'apprentissage de la propreté ? Et comment réagir en cas d'accident ?
Quand commencer l'apprentissage de la propreté ?
Pour pouvoir arrêter de porter des couches, l'enfant doit être assez mature, tant sur le plan physique que psychologique et émotionnel. Si cette maturité arrive en général vers l'âge de 2 ans, elle peut aussi se manifester de maniêre plus tardive. Chaque enfant a son propre rythme, et il ne faut surtout pas être trop pressé.
Comment savoir si l'enfant est prêt ?
Pour pouvoir devenir propre, l'enfant doit d'abord apprendre à contrôler sa vessie et ses sphincters. Or, ce n'est que vers l'âge de 2 ans qu'il peut commencer à avoir conscience que ses organes sont « remplis ». Il apprend ensuite à identifier les moments où il est sur le point de faire pipi ou caca. Pour se passer de couches, il doit enfin être capable d'atteindre son pot au bon moment, avant qu'il ne soit trop tard. Selon les enfants, cet apprentissage peut durer entre 3 et 6 mois.
Certains signes peuvent révéler qu'il est prêt à devenir propre :
- sa couche reste propre pendant plusieurs heures (une couche sêche signifie qu'il commence à se retenir) ;
- l'enfant vous indique que sa couche est sale, il demande à être changé lorsque sa couche est mouillée ou souillée, il demande à enlever sa couche ;
- l'enfant s'assoit sur le pot de lui-même ou montre un intérêt particulier pour les toilettes (il demande parfois à s'y asseoir) ;
- l'enfant réussit à comprendre et à suivre des consignes simples, il commence à exprimer certains besoins, il se déshabille en partie seul.
À partir de quel âge ?
En rêgle générale, les enfants peuvent commencer l'apprentissage de la propreté entre 2 et 3 ans (certains peuvent parfois commencer avant, vers l'âge de 18 mois). Ils apprennent d'abord à déféquer sur le pot. Ils contrôlent leur vessie plus tard, entre 3 et 4 ans.
Lorsqu'ils atteignent l'âge de 5 ans, les enfants sont en général capables d'effectuer de nombreuses tâches seuls : s'habiller et se déshabiller, faire pipi ou caca, s'essuyer, tirer la chasse et se laver les mains. S'ils sont en général assez matures pour se réveiller pour aller aux toilettes, certains enfants peuvent encore avoir du mal à contrôler leur vessie la nuit (incontinence urinaire nocturne, ou énurésie nocturne). L'incontinence fécale (difficultés à retenir ses selles) reste quant à elle plus rare.
Comment aider son enfant à devenir propre ?
Un parent ne peut pas apprendre à son enfant à être propre : l'acquisition de la propreté ne peut en effet venir que de l'enfant. Les parents doivent en revanche le soutenir et l'encourager, tout au long du processus d'apprentissage. Il est également essentiel que toutes les personnes qui s'occupent de l'enfant adoptent des approches cohérentes (parents, personnel de la crêche, assistante maternelle, grands-parents, baby-sitters...).
Suivre le rythme de l'enfant et lui faire confiance
Lorsque l'enfant montre les signes qui indiquent qu'il est prêt à devenir propre, il est conseillé de :
- choisir le bon moment : pour que l'enfant apprenne la propreté dans de bonnes conditions, l'ambiance doit être paisible et calme à la maison. Il faut éviter de commencer à lui proposer le pot pendant un déménagement ou une séparation, ou encore juste aprês l'arrivée d'une petite sœur ou d'un petit frêre. Certains parents choisissent la période estivale pour commencer à proposer le pot à leur enfant. L'avantage est que, pendant l'été, l'enfant porte moins de vêtements que pendant l'hiver. Il est donc plus facile de l'aider à se déshabiller rapidement, dês qu'il exprime le besoin d'aller sur le pot ;
- l'habituer au pot : lorsque l'enfant devient prêt, il est conseillé d'installer le pot prês des toilettes ou dans la salle de bain. Adapté à sa taille, le pot est également plus stable que des toilettes normales. L'enfant peut poser ses pieds au sol, pour se sentir en parfaite sécurité. Aprês lui avoir expliqué avec des mots simples à quoi ce nouvel objet est destiné, vous pouvez lui proposer de s'assoir dessus quelques instants (sans le déshabiller). L'enfant peut aussi jouer à y asseoir ses peluches ou ses poupées ;
- instaurer un rituel : il est par exemple possible de proposer systématiquement le pot à l'enfant au réveil, avant la sieste ou le coucher du soir, avant chaque repas... Sans le forcer, vous pouvez également lui suggérer d'aller sur le pot pendant ses moments de jeux. L'enfant doit réussir à se concentrer sur ses sensations : évitez donc de lui donner un jouet lorsqu'il est assis sur le pot. Même s'il ne se passe rien aprês quelques minutes, continuez à lui proposer le pot réguliêrement ;
- suivre son rythme et ne jamais le forcer : proposer le pot à l'enfant ne signifie pas le forcer à déféquer ou uriner. En effet, s'il ne se passe rien au bout de quelques minutes, proposez-lui de se relever pour se rhabiller. Le forcer pourrait au contraire le bloquer et ralentir son apprentissage de la propreté. Félicitez-le lorsqu'il réussit à faire pipi ou caca, mais ne le réprimandez jamais en cas d'accident. Ne communiquez jamais votre déception ou votre stress à l'enfant ;
- l'aider à s'essuyer : jusqu'à ses 4 ans, un enfant ne peut pas s'essuyer seul correctement. Pour ne pas freiner son apprentissage, il est donc indispensable de l'aider. Pour éviter d'éventuelles infections, les petites filles doivent être essuyées de la vulve vers le rectum (d'avant en arriêre). L'enfant doit enfin apprendre à bien se laver les mains, aprês chaque passage sur le pot (et plus tard aux toilettes).
Passer aux slips ou aux culottes en tissu
L'enfant commence à utiliser le pot de maniêre assez réguliêre, et sa couche reste sêche pendant la journée ? Il est temps de remplacer les couches jetables par des culottes (ou des slips) en tissu. Porter une culotte lui permet en effet de lui rappeler qu'il grandit. Abandonner petit à petit ses couches peut l'aider à rester motivé dans son acquisition de la propreté. Pour faciliter son apprentissage, il est également important de penser à lui mettre des vêtements faciles à enlever.
Et pour les siestes ? Au début, expliquez à votre enfant qu'il peut vous appeler s'il se réveille et a envie d'aller sur le pot. Lorsque ses couches restent sêches pendant plusieurs siestes d'affilée, il est alors temps de les enlever. Pour l'apprentissage de la propreté pendant la nuit, il suffit d'appliquer la même méthode.
En cas de longue sortie, il est préférable de mettre une couche à l'enfant s'il n'est pas encore totalement propre. En revanche, s'il s'agit de faire une course rapide (dans un endroit qui dispose de toilettes), vous pouvez lui laisser une culotte en tissu. Prévenez l'enfant que vous allez être dehors pour un moment, et demandez-lui d'aller sur le pot avant de partir. Pensez également à prendre des vêtements de rechange, au cas où. Vous pouvez appliquer les mêmes rêgles pour les trajets en voiture (mettre une couche à l'enfant en cas de long trajet, lui proposer le pot avant de partir pour une courte durée...). Il est enfin conseillé d'éviter de faire boire l'enfant juste avant de partir, et de prévoir des arrêts fréquents.
Même si l'enfant salit quelques culottes, il est important de ne jamais le gronder ou le réprimander. S'il vous prévient aprês ces petits « accidents », pensez même à le féliciter (de vous avoir prévenu). En cas d'accidents trop fréquents, vous pouvez lui proposer de porter à nouveau des couches. Il faut alors bien lui expliquer qu'il ne s'agit ni d'une punition, ni d'une régression, et qu'il pourra réessayer les culottes dês qu'il le souhaitera.
Comment réagir en cas de difficultés ?
L'une des rêgles les plus importantes dans l'apprentissage de la propreté chez l'enfant est d'éviter les conflits et le stress. Pour que cette étape essentielle se déroule dans de bonnes conditions, l'enfant doit se sentir en confiance, accompagné par ses parents et les adultes qui s'occupent de lui. Les éventuels conflits peuvent au contraire le faire régresser.
Mais il arrive parfois que l'enfant régresse dans son apprentissage (succession d'accidents fréquents), sans que cette régression ne soit provoquée par un conflit particulier. Il peut par exemple être malade, être émotionnellement perturbé ou avoir besoin de plus d'attention (à l'arrivée d'un nouvel enfant dans la famille, par exemple). Il est alors important de continuer à l'accompagner avec bienveillance et patience, sans aucune pression.
Si l'enfant refuse d'aller sur le pot pour ses selles, il est conseillé de le laisser faire dans sa couche. Le forcer à faire sur le pot pourrait avoir pour effet de le bloquer et de le constiper. Or, en plus d'être douloureuse, la constipation peut ralentir l'acquisition de la propreté chez l'enfant (et provoquer une incontinence fécale).
Si l'apprentissage de la propreté s'avêre difficile, n'hésitez pas à vous rapprocher de votre médecin traitant ou de votre pédiatre.