À 75 ans, la pétillante Lisette a fait une chute en pleine rue, alors qu’elle accompagnait ses petits-enfants en ville pour le shopping de Noël. Des passants l’ont aidée à se relever. « Heureusement, tu n’es pas blessée, lui répète depuis son entourage, c’est le plus important. » Mais pour Lisette, la vie n’est plus la même depuis ce jour-là. À cause de son hématome au visage, elle a refusé de sortir de chez elle pendant plusieurs semaines. Elle qui était encore très dynamique est devenue anxieuse, renfermée et a peu à peu renoncé à ses activités habituelles au point de ne plus vouloir quitter son fauteuil... Au grand dam de ses petits-enfants !
Le syndrome post-chute
Le cas de Lisette est loin d’être isolé. Comme 50 % des plus de 75 ans qui font une chute, elle souffre d’un syndrome post-chute. « Dans sa forme la plus grave, ce syndrome entraîne des problèmes au niveau des automatismes moteurs, une peur de la chute et donc la non-volonté de se mettre debout », explique ainsi France Mourey, gérontologue à l’Université de Bourgogne. Un phénomène de rétropulsion est également observé : la personne a tendance à « partir en arrière », notamment lorsqu’elle se relève, un phénomène qui pourrait s’expliquer par la peur de tomber... en avant.
Ne pas banaliser le syndrome post-chute
Le syndrome post-chute survient en général chez des personnes déjà fragilisées. « Lorsque vous avez déjà une fonction d’équilibration perturbée, la chute contribue à la détériorer encore davantage », poursuit la gérontologue. Identifié depuis le milieu des années 80, ce syndrome est parfois encore banalisé, surtout dans ses formes légères. « On conseille souvent aux personnes âgées de se reposer. Mais plus la personne va se sédentariser, plus le syndrome va s’aggraver et conduire à la dépendance », prévient France Mourey. En effet, la sédentarité peut mener progressivement à une perte de mobilité... Un véritable cercle vicieux ! Heureusement, une remise en mouvement intensive dès que possible après une chute permet souvent de devancer cette perte d’autonomie.
Les fractures
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Chez les plus de 65 ans, 5 à 10 % des chutes entraînent une fracture.
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En France, on dénombre chaque année 40 à 65.000 tassements de vertèbres, 35.000 fractures du poignet et 48.000 fractures du col du fémur.
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Le risque de fracture après une chute est deux fois plus élevé chez les femmes, en raison de leur prédisposition à l’ostéoporose.
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Malgré les progrès de la chirurgie et de la rééducation, 20 % des fractures sont à l'origine de décès dans l'année qui suit.
Pourquoi les seniors tombent-ils plus facilement ?
L’organisme est équipé d’une série de « capteurs » qui nous permettent de détecter les situations à risque : l’œil, l’oreille interne, les capteurs articulaires... En vieillissant, nos capteurs deviennent moins performants et nous recevons donc moins d’informations. La parade ? Entretenir ces capteurs en les utilisant le plus souvent possible, notamment grâce à l’exercice physique.
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