Hypothyroïdie : quand le métabolisme ralentit
Quand la thyroïde ne produit pas assez d’hormones thyroïdiennes, l’organisme tourne au ralenti : on se sent fatigué(e), le rythme cardiaque et la digestion ralentissent, on prend du poids sans raison, on a souvent froid, les femmes peuvent avoir des troubles du cycle menstruel (règles abondantes, par exemple), etc. L’hypothyroïdie est le trouble thyroïdien le plus fréquent dans la population.
Chaque année, entre 3 et 4 femmes et 1 homme sur 1.000 sont diagnostiqués comme hypothyroïdiens.
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Les thyroïdites
Une thyroïdite est une inflammation de la glande thyroïde. Il s’agit le plus souvent d’une maladie auto-immune. C’est-à-dire que le système immunitaire ne reconnaît pas la thyroïde comme un organe, mais comme un corps étranger.
Il commence alors à fabriquer des anticorps qui attaquent les tissus de la thyroïde. Abîmée, enflammée, voire diminuée, celle-ci ne produit plus assez d’hormones thyroïdiennes.
Avec 90 % des cas, les thyroïdites sont la principale cause d’hypothyroïdie.
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L’hypothyroïdie congénitale
Si la carence en iode est plutôt rare en Europe, au niveau mondial, c’est bel et bien la principale cause d’hypothyroïdie congénitale, c’est-à-dire de naissance.
Dans 80 % des cas, celle-ci est due à une malformation de la thyroïde. Elle touche environ 1 nouveau-né sur 4.000. S’il n’est pas rapidement soigné, ce dernier n’est pas à l’abri de lésions et de séquelles neurologiques graves comme un retard mental.
Voilà pourquoi, en France, un dépistage est systématiquement réalisé quelques jours après la naissance.
Hyperthyroïdie : quand le corps en fait trop
Quand la thyroïde produit trop d’hormones thyroïdiennes, on « pète la forme » ! Un peu trop, d’ailleurs… On se sent excité, parfois euphorique, le coeur s’emballe au moindre effort, on a des palpitations, des sautes d’humeur, on a super chaud, on maigrit sans régime, on transpire…
Il arrive aussi que l’on ait les yeux anormalement exorbités. Puis, comme après un sprint, on éprouve soudain une grande fatigue. L’organisme, qui a « trop donné », est épuisé…
C’est l’hyperthyroïdie qui toucherait environ 2 % de la population, en particulier les femmes entre 25 et 45 ans.
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La maladie de Basedow
La principale cause de l’hyperthyroïdie (80 % des cas) est la maladie de Basedow, une maladie autoimmune qui touche 7 à 8 fois plus les femmes que les hommes. Les anticorps produits par notre système immunitaire vont se fixer sur la thyroïde et la stimulent, provoquant un excès d’hormones thyroïdiennes.
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Quand un nodule devient « toxique »
Les nodules sont très fréquents – la moitié des femmes de plus de 50 ans en ont – et le plus souvent, bénins. Mais il arrive parfois que l’un d’eux devienne toxique et prenne le contrôle de la thyroïde.
C’est ce qu’on appelle l’adénome toxique. Les symptômes qu’il provoque sont généralement moins prononcés que ceux de la maladie de Basedow, et ils surviennent par crise.
Goitre et nodules
L’hypothyroïdie et l’hyperthyroïdie peuvent s’accompagner d’un goitre, une augmentation visible et palpable de la thyroïde ; le cou est gonflé, parfois de façon spectaculaire.
Des nodules, de petits amas arrondis, peuvent également apparaître sur la thyroïde.
La grossesse, une période à risque
Attendre un enfant étant un grand bouleversement hormonal, il arrive parfois qu’une hyperthyroïdie se déclare en début de grossesse ou qu’une hypothyroïdie survienne quelques mois après l’accouchement (6 % des grossesses).
Ces troubles thyroïdiens sont généralement transitoires.
Quand les traitements perturbent la thyroïde
Certains médicaments et actes médicaux peuvent provoquer une hypothyroïdie ou une hyperthyroïdie.
Par exemple, chez certaines personnes prédisposées, un examen d’imagerie médicale par rayons X, où l’on injecte un produit de contraste iodé, peut provoquer un excès d’iode dans le corps… ce qui conduit à une hyperthyroïdie.
Inversement, pour traiter un nodule toxique, on utilise souvent de l’iode radioactif qui peut mettre la thyroïde hors circuit…définitivement. Il faut alors prendre des hormones thyroïdiennes de substitution.
Cancer de la thyroïde : quand on cherche, on trouve !
En France, le nombre de cas de cancers de la thyroïde augmente chaque année de 6 %. Si certains ont accusé le nucléaire, aucune étude n’a pu le prouver.
En fait , cette augmentation s’expliquerait plutôt par l’accroissement du dépistage, notamment dans le cadre de la médecine du travail. Dans tous les cas, avec « seulement » 6.500 cas par an, le cancer de la thyroïde est relativement rare et, dans la grande majorité des cas, se guérit très bien.
Source
Article réalisé en collaboration avec le Pr Jean-Louis Peix, professeur des universités et chef du service de chirurgie générale digestive et endocrinienne au Centre hospitalier Lyon Sud.